La tourista, LE mal du voyageur… La file aux toilettes est longue, mais ton organisme veut débarrasser ton corps de cette infection du système digestif… Comment éviter ou soigner la diarrhée du voyageur ?
| En un coup d’œil |
Je serais tenté de dire que voyager est un véritable plaisir… Encore faut-il pouvoir savourer chaque instant de l’escapade en cours. En effet, il est difficile d’apprécier un lever de soleil à Malte ou une balade dans les rues animées de Marrakech si on subit les effets de la « Tourista ». La fameuse « diarrhée du vacancier » est causée par la consommation d’aliments ou d’eau contaminés par des bactéries, des parasites ou des virus. S’il y a des destinations à risque, même le baroudeur le plus aguerri n’est pas à l’abri d’une défaillance du système digestif n’importe où dans le monde. J’en suis la preuve vivante.
Pour nous, baroudeurs issus des pays riches, le risque de contamination est bien réel si on se rend dans un pays où les habitudes alimentaires sont différentes des standards européens. L’OMS* considère que dans les régions tropicales et subtropicales, plus d’un touriste sur deux est concerné. Pourtant, éviter ou minimiser les inconvénients de la tourista est possible ! Il suffit d’un brin de bon sens et de faire preuve de vigilance.
*OMS : Organisation Mondiale de la Santé
Comment éviter d’être malade ?
La première règle, c’est de consommer de l’eau en bouteille dont le capuchon a été scellé en usine. Même dans les hôtels luxueux ou dans les restaurants huppés, je me méfie des glaçons et de la carafe d’eau fraîche. Une petite astuce. Le matin, quand tu te brosses les dents, utilise aussi ta bouteille personnelle. C’est dans ces moments fondés sur des habitudes quotidiennes que l’on baisse sa garde.
C’est ma même chose dans les brasseries et restaurants chez nous. Les machines à glaçons sont rarement nettoyées et désinfectées à fond. Donc, selon moi, les glaçons autre part qu’à la maison, ce n’est pas vraiment la bonne idée.
Fatigue, maux de ventre et douleurs abdominales, diarrhée, nausées et vomissements figurent parmi les symptômes les plus communs de la tourista. On peut la comparer à une gastro un peu sévère. Le médecin qui me soigne depuis que je suis enfant, me dit :
« À l’étranger, la diarrhée est souvent due à de l’eau utilisée pour les repas, les rafraîchissements, etc. Si tu es en rando, fais bouillir l’eau (au moins dix minutes), bois du café ou du thé. Si tu veux faire refroidir ton eau, place la dans un endroit frais, mais dans un récipent fermé dans lequel tu as confiance (rincé au Clonazone par exemple). Et puis, en voyage, avant de manger, lave toi les mains avec de l’eau et du savon. Si tu manges dans la rue, utilise une lingette hydoralcoolique, c’est un geste de bon sens ».
Le docteur insiste : « évite de manger des aliments comme les fruits de mer, la viande, la volaille et les poissons quand ils ne sont pas assez cuits. S’il y a de la vapeur quand on te le sert à table, c’est plutôt bon signe. Il est sage d’écarter aussi les produits laitiers et fromages locaux« .
En résumé
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Boire chaud est plus rafraîchissant qu’il n’y paraît
Je l’ai déjà dit, mais, en dehors des boissons en canettes et bouteilles fermées, le voyageur averti que tu es, va se rabattre sur les cafés, serrés ou non, et les bonnes tasses de thé ou d’infusions. C’est d’ailleurs ce que font les peuples du désert.
Boire une boisson chaude, comme le thé ou le café, est bien plus rafraîchissant qu’ingurgiter une boisson glacée. En effet, le corps réagit à la chaleur en mettant en place des processus qui vont abaisser la température du corps et donc te rafraîchir. À contrario, agressé par un liquide servi trop froid, l’organisme s’adapte dans l’autre sens pour réchauffer ton organisme.
Bannir salades et sauces à base d’œufs crus
Au resto comme à l’hôtel, je te conseille d’éviter les salades, les fruits déjà épluchés (souvent rincés à l’eau du robinet) et les sauces à base d’œufs crus comme la mayonnaise maison et de nombreux autres assaisonnements. Il y a aussi de desserts et des entremets qu’il faut bannir comme la glace (œufs, lait et eau) ou les mousses (mousse au chocolat, mousse de saumon…).
S’hydrater
Revenons à notre désagréable diarrhée. Malgré toutes les précautions prises, vous voilà un peu barbouillé. Diarrhée et vomissements sont au programme de la journée. Dès lors, l’important est de s’hydrater.
« On ne meurt pas de diarrhée, jamais. Mais on peut mourir de déshydratation. Donc il faut boire, beaucoup, de l’eau ou du thé. Le tout c’est que l’eau soit de l’eau en bouteille scellée ou qu’elle soit bouillie« , prévient mon cher toubib.
Je rappelle que toute boisson que l’on vous sert devra être décapsulée sous vos yeux ou ouverte par vos soins. Vérifiez bien que les scellés sont toujours présents. Vous savez, cette petite bague qui est fixée au bouchon à visser des bouteilles de sodas qui fait « crac » quand on tourne pour ouvrir.
l y a aussi les poudres et tablettes qui purifient l’eau, mais le goût que l’on doit se farcir après le traitement est très désagréable.
L’autre inconvénient, c’est qu’il n’est pas toujours facile de doser. J’avais des pastilles qui traitent 10 litres d’eau à la fois. Et je n’avais qu’une poche de deux litres. Imprévoyance quand tu nous tiens !
Soigner la tourista
D’abord il faut boire. Beaucoup ! De l’eau en bouteille, on ne le répétera jamais assez. Puis régime « pâtes au beurre et riz » pendant un ou deux jours.
Voici une de mes astuces pour soigner la Tourista. J’ai testé ça en Ukraine où j’ai bu de l’eau d’une fontaine de montagne, avant de me sentir un peu mal. Il s’agit d’ingurgiter une dose de charbon de bois pharmaceutique. On en trouve dans les pharmacies, avant de partir, mais aussi dans les officines de nombreux pays, comme ici, en Ukraine. Ma tourista a été vaincue en deux jours. La posologie varie, une pastille par 10 kg de poids, un ou deux comprimés trois fois par jour, ou une prise unique (rencontré une seule fois). C’est très efficace et cela évite de consommer le très controversé Imodium.
On peut aussi prendre les médicaments préconisés par son médecin traitant avant le départ. C’est lui qui vous connaît le mieux. Pour des voyages à l’étranger, je conseille toujours de le consulter (même par téléphone) la semaine avant le départ et de compléter la petite pharmacie de voyage en fonction de ses recommandations. Un protocole rédigé en anglais, à présenter à un médecin local ou à l’hôpital, est aussi très utile si vous souffrez d’une maladie chronique ou si vous êtes à risque. Parlez de vos voyages avec votre docteur, c’est toujours une bonne précaution.
Consulter sur place
Si le problème persiste après une première tentative d’automédication, il FAUT consulter un médecin sur place ou, à défaut, un pharmacien. Les professionnels locaux de la santé sont habitués à traiter ce genre de mal. Ils en connaissent les remèdes. Extrêmement rares sont les cas où il faudra prévoir un rapatriement pour cause de déshydratation après une Tourista, mais cela arrive. Ne prenez jamais ces désagréments à la légère.
Voilà, prévenir ou guérir, les conseils que je peux donner sur base de mon expérience personnelle. Je rappelle que j’utilise une pompe filtrante Katadyn de 350 gr. Je n’ai encore jamais eu de soucis avec l’eau filtrée par ce dispositif.
La Tourista, ça touche tout le monde. Alors raconte-moi ton anecdote de diarrhée la plus drôle en commentaire.
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