Il est des endroits qui méritent un petit détour… Le bassin d’orage situé à Fexhe-le-Haut-Clocher est aussi une réserve naturelle miniature. Les riverains prennent du plaisir à s’y promener.
En un coup d’œil |
On l’a déjà évoqué, l’aventure peut aussi naître au coin de la rue. Et le lieu dont on va parler aujourd’hui est vraiment à un jet de pierre de chez moi. Ce petit coin de paradis se trouve entre les anciennes voies de la ligne ferroviaire 36 qui relie Bruxelles à Liège et le tracé du TGV. C’est une petite balade pour se dégourdir les jambes ou promener le chien. L’intérêt ornithologique en est le principal atout pour qui voudrait faire le déplacement.
Une réserve naturelle dans un bassin d’orage
Nous sommes en présence d’un aménagement intelligent de l’espace public. Le bassin d’orage de Fexhe-le-Haut-Clocher a été aménagé en réserve naturelle à l’initiative des autorités communales. En plus de limiter l’impact des infrastructures liées au TGV sur les exploitations agricoles voisines notamment en cas d’inondation, le projet a permis d’améliorer la mobilité douce, de protéger les zones de captage de l’eau potable (opérés par la Compagnie Intercommunale Liégeoise des Eaux) et de favoriser la biodiversité au cœur des campagnes.
Cette biodiversité est particulièrement favorisée par la situation même du bassin d’orage dans l’entité de Voroux-Goreux. C’est un petit village de Hesbaye, la région agricole qui s’est développée autour du bassin du Geer. Le débit du Geer est assuré par de nombreux affluents – des “roua” – qui suivent désormais leur cours dans les fossés le long des chemins de remembrement ou à travers des pertuis creusés ou installés sous les villages. C’est précisément à quelques centaines de mètres de la source du roua de Thys que l’on trouve notre réserve naturelle/bassin d’orage.
Nature et aventure douce
Ce bassin aménagé en 2010 offre plusieurs avantages. Le premier intéressera particulièrement les ornithologues, chevronnés ou amateurs. Depuis un petit poste d’observation, ils pourront photographier de jolies espèces. Dernièrement je me suis laissée dire qu’une oie d’Égypte avait fait escale sur les berges aménagées…
Autre atout de la promenade, c’est qu’il faut à peine marcher une centaine de mètres pour avoir l’impression de pénétrer dans un joli petit bois… l’aventure peut commencer ! C’est que la nature reprend très vite ses droits et si l’on observe bien, on peut découvrir une flore abondante et prolifique. Autour de nous, les petits bruits de la faune environnante renforcent l’impression de l’aventure en milieu sauvage. C’est vraiment magique. J’ai d’ailleurs croisé un reptile. Orvet ou couleuvre, je ne saurais le dire ! Ma phobie de tout ce qui rampe ne m’a pas permis de vérifier l’identité de l’animal !
Troisième atout et non des moindres, le site n’est pas souillé par les promeneurs à deux ou quatre pattes, les joggeurs et autres visiteurs. Aucun déchet ne jonche le sol, comme si la beauté intrinsèque imposait d’office le respect de l’endroit. Enfin, si vous aimez prendre des clichés photographiques, l’endroit est baigné d’une lumière particulière qui offre d’intéressantes variations en fonction de la météo, du moment de la journée, de l’angle sous lequel vous saisissez l’instant.
Si le pique-nique est toléré, il sera impératif d’emporter vos déchets avec vous.
Un bol d’air
L’endroit vaut vraiment le détour. Il est accessible pour une courte promenade que l’on peut effectuer en famille, même avec une poussette ou pour sortir le chien. Néanmoins, certains pourraient se trouver déçus. En effet, si vous pensez marcher longtemps, il faudra faire plusieurs fois le tour du bassin. La balade prend 10 à 20 minutes selon votre rythme de marche. Et puis, le passage ponctuel des trains (pas trop gênant) rappelle que le lieu est coincé entre deux lignes ferroviaires. Enfin, si vous vous aventurez plus loin sur les sentiers, vous franchirez la limite communale. Et là, très vite en voyant des remblais, vous dresserez le constat que l’écologie n’est pas toujours une priorité en matière de politique environnementale.
Pour résumer, vous ne devez pas considérer la réserve naturelle comme un but de balade (sauf si vous êtes Fexhois !) Mais si vous passez dans le coin, arrêtez-vous, stationnez votre voiture à l’endroit prévu et engagez-vous sur le petit sentier, juste pour déconnecter quelques minutes, respirer au grand air, profiter du calme, du point de vue. À l’entrée du site, des panneaux didactiques compléteront votre information.
Situation du bassin d’orage : rue de la gare à Voroux-Goreux (Fexhe-le-Haut-Clocher) en direction de Fooz (à droite après le deuxième pont).
- Une réserve naturelle dans un bassin d’orage - 2024-06-26