Backpacker (c) Suhyeon Choi (1)

Moins on emporte, moins on porte

Moins on emporte de choses, plus léger est le sac. Une évidence ? Non, car ce sont nos peurs qui alourdissent la besace. J’explique comment j’ai organisé le bagage de 9 kg avec lequel je suis allé à Compostelle.

En un coup d’œil

Partir léger ! Voilà le conseil que tout randonneur expérimenté donnera à un débutant. Il devrait commencer par cette phrase : « N’aie pas peur de l’imprévu, on trouve toujours une solution avec ce qu’on a sous la main« .

Car, OUI, ce sont bien nos peurs qui conditionnent les effets que voudrions emporter. Surtout si le sac est volumineux. Je crains le froid, je rajoute un pull. J’ai peur d’avoir faim, j’emporte des conserves (ne riez pas, en 1987, j’ai transporté deux boites de cassoulet de 800 gr. chacune jusqu’à Istanbul). J’ai peur d’avoir soif, je rajoute une poche d’eau de 3 litres… N’écoutez pas vos peurs, mais votre bon sens !

Le bon sac

Quand je pars en randonnée, je suis très à cheval sur le choix du sac. Je veux un « compagnon » de voyage, pas une contrainte. Lors de mon périple vers Compostelle, j’ai opté pour un « bidule » qui m’apporte le confort nécessaire et qui s’adapte aux conditions météo. Je voulais vivre cette balade d’un mois sans appréhensions. J’ai pourtant été surpris. On en reparle.

Mon sac à dos pour le Camino. Moins on emporte, moins on porte(c) Alain DemaretJe le voulais d’un entretien facile, léger et agréable à porter. Il devait aussi répondre à mes critères et à mes petites manies. Et puis surtout, il devait être compact. Car moins on emporte, moins on porte.

« Habiter » dans son sac à dos ne s’improvise pas. Il faut du temps pour s’apprivoiser l’un l’autre, d’autant que j’ai des routines bien installées. D’ailleurs, je possède plusieurs sacs de différentes capacités. Chacun a son utilité et ses qualités. Aucun n’est parfait, il faut donc accepter quelques compromis.

Au quotidien

Le sac Räven 28 de FjällrävenPour le quotidien, une promenade en ville ou une sortie à la journée, j’emporte mon Räven 28 de chez Fjällraven. D’une contenance de 28 litres, il offre une poche dimensionnée pour accueillir mon ordinateur portable et d’autres rangements. De cette manière, je suis capable d’écrire de n’importe quel endroit grâce au partage de connexion avec le téléphone. J’y glisse aussi une gourde, un carnet, de quoi écrire et une veste de pluie.

Pour aller au boulot, j’ai choisi un sac Décathlon de 35 litres pas cher. Il comporte de nombreuses poches pour ranger mes effets personnels de façon efficace.

Sur le Camino

Celui qui m’a accompagné sur le Camino del Norte est plus technique. Les critères de choix étaient complexes. J’ai fini par trouver mon bonheur au magasin AS Adventure de Hognoul. Je ne touche pas un cent parce que je cite l’enseigne, mais le personnel a été si gentil et si patient… Lindsay, la responsable du « rayon camping » est, d’ailleurs, devenue une vraie copine tant je l’ai « tannée » avec mes doutes, mes hésitations et mes questions. Voilà pourquoi j’en parle. Donc j’ai adopté le sac à dos Lowe Alpine Airzone Trek+ d’une capacité de 45 à 55 l.

Revue technique

  • Le sac est léger, la toile semble robuste.
  • Le système de portage parait confortable (fausse bonne impression, voir ci-dessous).
  • Très agréable, le dos en filet éloigne efficacement le sac du dos, l’déal pour garder le dos frais. Cela n’entrave pas la stabilité latérale du sac lors des passages difficiles.
  • Le corps du sac se divise en deux compartiments, c’est pratique pour séparer le couchage des effets personnels (sous-vêtements, vêtements…) et la popote.
  • L’ouverture en U de la face avant, grâce à une solide tirette, permet un accès aisé au contenu, c’est astucieux, rapide et précieux en cas d’urgence.

  • Le compartiment du bas peut contenir ma tente (les arceaux sont déplacés vers les poches externes), mon sac de couchage et mon matelas de sol.
  • La poche ventrale en filet élastique est très pratique et participe à la bonne stabilité. Même si la majorité de mon matériel prend place dans les compartiments, cet espace est très pratique.
  • Les anneaux fixés aux quatre coins de la poche ventrale permettent d’arrimer un matelas de sol en mousse ou une tente un peu plus volumineuse.
  • La coiffe est spacieuse et accueille tout le matériel dont je peux avoir rapidement besoin.
  • Des poches latérales à tirettes, très fonctionnelles, accueillent différents accessoires.
  • De chaque côté, des filets fourre-tout élastiques que je peux atteindre alors que je reste harnaché. C’est bien pratique.
  • Sur la sangle de ceinture, on trouve des poches zippées pratiques et accessibles.
  • Les rappels de charges sont faciles à attraper et à manipuler. Un vrai régal lorsqu’il s’agit de modifier l’assise du sac en montée ou dans les descentes.
  • Le réglage des bretelles de portage est simple et intuitif.
  • Les sangles de compressions latérales permettent de stabiliser les charges pour un confort de portage optimal.

Organisation du sac

Pour organiser mon paquetage, j’utilise les grandes règles que l’on trouve partout. Ce qui est lourd au plus près du dos, ce qui est léger à l’avant et en haut. Je ne dispose rien à l’extérieur et je cherche un bon équilibre gauche/droite (stabilité). Pour le reste, ce sont mes petites manies qui me suivent de routes en chemins et de pistes en sentiers.

Compartiment du bas

J’ai disposé le matériel de bivouac dans la partie basse du sac. Elle est très spacieuse, cela correspond à mes habitudes. J’y range la tente (Nordisk Telemark 2 ULW – 880 gr), le sac de couchage (Millet Composite Zéro – 1,300 gr) et le matelas de sol (Sea to Summit UL – 248 gr). J’avais aussi un sac à viande Sea to Summit Reactor Thermalite Liner (248 gr). Il m’a surtout servi « sac de couchage » tant ses performances furent surprenantes et la météo propice. J’ai quand même eu froid pendant quatre jours au milieu du trajet avec de la pluie et de fortes rafales.

Compartiment du haut

Dans le bas du compartiment supérieur, un sac ziplock avec un caleçon, des chaussettes et un T-shirt, mon « kit de secours ». Juste au-dessus, près de l’ouverture ZIP, à gauche le sac gamelle (réchaud Primus Omnilite TI et sa recharge – Popote en aluminium GSI Outdoor Pinnacle Soloist). À droite, il y avait ma pharmacie de voyage ainsi qu’une pochette qui emportait la pompe filtrante Katadyn Hiker Pro (398 gr l’ensemble) et mon infatigable trousse de toilette plus de 20 ans d’aventures ensemble.

L’ouverture en U de ce compartiment grâce à une tirette aussi solide que bien placée m’a permis d’accéder à ce matériel sans aucune difficulté. Ce sont les éléments que j’ai le plus employés au cours de ces 33 jours de voyage. Surtout si je raconte que les pauses thé ou café de 10 h et de 15 h, souvent partagées avec d’autres marcheurs, étaient sacrées.

Plus haut, on trouve le sac à vêtements qui comportait un T-shirt pour la nuit, un T-shirt et un boxer de rechange, une paire de chaussettes et un short. Sur le haut de ce compartiment, un polaire léger, toujours accessible assez rapidement en soulevant simplement la poche rabat ainsi que les sandales pour le bivouac ou la douche dans les hébergements pour pèlerins.

Poches ventrales et latérales

J’avais bricolé une pochette dans un vieux gilet fluo. J’y ai placé ma veste de pluie et l’en-cas pour la journée durant toute la durée du périple. Le tout prenant place dans la poche ventrale. J’ai utilisé les anneaux pour faire sécher du linge en marchant… Très pratique !

Ce sac dispose encore de poches latérales qui accueillaient mes piquets de tente, le papier toilette (toujours en avoir sur soi), un carnet de notes (dont je me suis peu servi) et mes couverts. Dans les poches de la ceinture, j’avais disposé ma lampe frontale et le lecteur MP3 ainsi que du baume pour les lèvres, la crème solaire et les lunettes. Au final, j’ai opté pour une bouteille d’eau de 75 cl qui trouvait sa place dans la poche filet de gauche. Je me suis ravitaillé en eau dans les rivières grâce à la pompe Katadyn (j’y reviendrai dans un article spécifique) et j’ai fait du porte-à-porte pour m’approvisionner en eau du robinet.

Coiffe

Dans la poche de la coiffe, il y avait, le chargeur de mon téléphone portable et une batterie de 10.000 mAh munie d’un panneau solaire.

M’asseoir sur le sac

Voilà, en gros, il s’agit d’une disposition qui suit d’assez près les règles prescrites par les fabricants et les grands randonneurs qui conseillent toujours d’avoir le poids le plus lourd près du dos aux environs du milieu du sac et de répartir les charges de manière harmonieuse entre la gauche et la droite pour ne pas être déséquilibré durant la marche.

Comme il n’y a que des effets mous sur le devant du sac, je peux toujours m’asseoir dessus sans craindre de casser quelque chose, de me faire mal ou d’endommager l’enveloppe.

Bricolages « maison »

Le rembourrage de la ceinture est trop fin. Au bout d’une semaine de route, la mousse était entièrement aplatie. Cela m’a causé des désagréments au niveau de la taille pendant plus de 800 km. J’ai eu des bleus sur les hanches, des douleurs au bas du dos et des soucis de stabilité. Pour regagner un peu de confort, j’ai bricolé avec la mousse d’un vieux matelas offerte dans un « donativo » près de Guernica. Ce défaut a été corrigé.

Le grigri confectionné par ma soeur (c) ALain DemaretEt puis, il y a le petit grigri confectionné par ma sœur. En forme d’hippocampe, il est de tous mes voyages. Je l’installe sur le curseur d’une des tirettes.

Pour confectionner des repose-poignets, j’ai plié un cordage de 6 mm de diamètre en deux. Je l’ai attaché au niveau du système de réglage du dos. Il suffit de passer un brin sur chaque bretelle pour réaliser une boucle pour reposer mes poignets.

Autre touche personnelle, j’ai découpé l’empreinte du fond du sac dans un sac de plastique épais. Je l’ai insérée dans le fond du compartiment de rangement de la housse de protection. Je peux déposer mon sac où je veux, même sur l’herbe humide, sans crainte l’humidité.

Sauvé par La Poste

Le Bar des PTT à Lourdes (c) Alain DemaretLe jour du départ, le sac pesait 10 kilos à sec et 11,5 kilos avec une bouteille de 1,5 l d’eau. Arrivé à Lourdes, après quelques centaines de mètres entre l’arrêt du car et le Bar des PTT, j’ai renvoyé plus de deux kilos à la maison. Mon dos a été sauvé par La Poste. À Compostelle, il avait encore maigri pour ne peser que 8,7 kilos avec 1l d’eau.

À mon retour, le magasin AS Adventure de Hognoul a pris les choses en main, le problème de la mousse qui s’était tassée et un trou d’usure inattendu sur le devant de la poche principale ont été pris en charge. Mon sac a été renvoyé chez Lowe Alpine et, après examen par le service technique, il a été remplacé par un neuf.

Voilà pour l’organisation de mon sac à dos. Prenez les conseils qui correspondent à vos habitudes. 

N’hésitez pas à répondre à cet article dans les commentaires. J’aimerais connaître vos astuces à vous. 

Alain
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