À la mer pour le littoral belge de La Panne au Zwin (c) ALain Demaret

Quarante ans sur les routes… et demain ?

Marcher encore et toujours sur les routes et les sentiers. Quarante ans que ça dure, et je n’ai pas fini. Je raconte mes meilleurs souvenirs et ce que je voudrais encore découvrir.

En un coup d’œil

Au Cercle Polaire actique en 1987 (c) Alain DemaretDepuis que j’ai commencé à voyager, j’ai effacé un certain nombre de kilomètres sur les routes, les sentiers de randonnées et même en mer. Il y a quarante ans, je « décollais » de Waremme en train pour rejoindre le Cercle Polaire en Finlande. Et puis il y a eu toutes les autres escapades.

Le voyage m’a changé, il me transforme un peu plus à chaque retour. La route m’a appris des choses. Les rencontres ne sont jamais fortuites. Certaines vont déboucher sur de vraies amitiés, d’autres ne seront qu’un exutoire. Quoi de plus facile que de déballer ses doutes à un inconnu que vous ne reverrez sans doute jamais ? Quoi de plus naturel que d’écouter un compagnon de marche qui restera seulement un ou deux jours à vos côtés ?

Que ce soit pour l’exploit sportif, par conviction spirituelle, pour expier ou pour faire face à un malheur… chacun à ses raisons… Mais tous ces gens qui sont là, sur les routes, ils ont un « truc » en commun : l’envie de marcher.

Camino del Norte

La plus marquante de mes aventures reste, sans conteste, le Camino del Norte de Lourdes à Santiago-de-Compostela en 2018. Ce ne fut ni la plus difficile, ni la plus dure, mais la plus longue. Le parcours est magnifique, dès le départ. En route, ce sont les rencontres qui enrichissent chaque « pélerin« . En un mois de marche, les possibilités de partage sont infinies. Certaines d’entre elles demeurent bien vivantes dans ma mémoire.

Alain à Fistera au kilomètre zéro du Camino (c) Luella TylerSans aller jusqu’à évoquer un parcours mystique, j’avoue qu’arpenter la terre, le sable et le bitume au quotidien pendant plus de trente jours, ça vous apprend l’art du dépouillement, du retour à l’essentiel.

Pause café avec Luella, Doreen, Maria et Bille sur le camino (c) Alain DemaretMarcher sur le Camino développe, parmi les marcheurs, un véritable sentiment de communion avec les autres, mais surtout avec les éléments qui nous entourent.

Pour preuve, cette tradition d’inviter d’autres marcheurs à partager un café avec l’eau mise à bouillir sur mon réchaud. Il y a aussi ces moments où l’on partage ce qu’il y a dans nos sacs-repas.

J’en suis revenu un peu déboussolé, il m’a fallu un certain temps pour retrouver ces marques que nous impose la vie plus trépidante de « l’homme moderne« .

À tel point que mon expérience sur le chemin de Compostelle conditionne encore certains de mes choix de vie aujourd’hui.

Rota Vicentina

Dans le sud du Portugal, la Rota Vincentina est le plus beau et le plus sauvage de tous les chemins que j’ai sillonnés. Il suit l’ancien chemin des pêcheurs qui l’empruntaient pour aller lancer leurs lignes du haut des falaises. On en rencontre encore quelques-uns aujourd’hui, mais ils sont venus là en voiture.

Pêcheur sur la Rota Vicentina près de Sagrès (c) Alain DemaretCertaines étapes sont très dures, je le déconseille pour un débutant, car il faut marcher 6 à 7 heures dans le sable pendant plusieurs jours. Néanmoins, cet effort est partout récompensé par la gentillesse des Portugais, par leur sens de l’accueil et leur habileté à trouver des solutions à tout. C’est de loin le chemin qui m’a le plus rempli les yeux.

À la fin du trajet, c’est Lisbonne et ses secrets biens cachés. Il faudra que je vous en parle dans une prochaine fournée de souvenirs.

Paris-Istanbul à pied et en Stop

Comme je l’ai déjà évoqué dans l’article sur les raisons qui m’ont poussé à marcher et à voyager, Paris Istanbul a plus été un rite initiatique qu’un défi. J’ai simplement rempli le contrat que semblait passer le Manuel du Routard avec tout aventurier en herbe.

Partir de Paris et rejoindre Istanbul en Turquie. Pourquoi ce trajet ? Je ne m’en souviens pas. Un classique des itinéraires de l’époque, sans doute. Toujours est-il que je me suis lancé.

Istanbul, au bord du BosphoreJ’avais à peine 20 ans et je me voyais devenir voyageur professionnel. J’ai marché, j’ai fait du stop. Pour l’ensemble du voyage, je me souviens avoir dépensé 1.300 francs belges, l’équivalent d’une trentaine d’euros. J’en suis revenu conforté dans l’idée de voyager, ou plutôt le besoin de bourlinguer, d’aller vers les autres et de découvrir d’autres cultures en profondeur.

Istanbul - La rue avec le vieux camionCe fut aussi un voyage d’ouverture. Je ne m’en suis rendu compte que bien plus tard. Trop tard pour en tirer le moindre enseignement.

Londres, Prague, Lisbonne, La Valette, Berlin…

J’ai aussi visité de nombreuses villes, des capitales, des cités-états… À 25 ans, j’avais fait le tour de l’Europe. À ce jour, il ne manque que le Liechtenstein à la liste des pays qui constituent notre bonne vieille Europe géographique. 

Avec ma compagne de l’époque, on est allé en Ukraine, j’ai beaucoup aimé le mode de vie plus proche de l’humain que les habitants ont adopté dans les Carpates.

Les trottoirs des grandes capitales ont usé les semelles de mes chaussures de marche. Pourtant, ce n’est pas dans les villes que je trouve mon vrai bonheur.

Le château de Prague et le pont Charles (c) Alain DemaretSauf, peut-être, à Prague ou à Londres et parfois à Berlin. Mais ces trois villes ont en commun de posséder de très grands parcs et de brasser une diversité culturelle si riche et accessible que je ne me lasse pas.

L’avenir

Et demain ? J’ai de nombreux projets. Dans l’immédiat, il y a le court, mais prometteur Liège-Maastricht en suivant le Ravel. J’avais 17 ans quand je suis parti à Istanbul en auto-stop.

Après avoir suivi Léa Vigier dans son tour d’Europe avec 1 euro, j’ai envie de repartir pour un second Paris-Istanbul, 40 ans après. Pour voir ce qui a changé, mais surtout pour me faire un énorme plaisir… ou une grosse frayeur. L’avenir nous le dira.

Quant à la marche, les itinéraires ne manquent pas. Voici quelques parcours que je voudrais explorer seul, mais en compagnie d’amis rencontrés en route. En voici une courte liste.

  • Sentier des douaniers en Bretagne (FRANCE)
  • Larapinta Trail (AUSTRALIE)
  • Le tour de l’Irlande à pied… suivre la côte de Galway à Galway (IRLANDE)
  • South West Coast Path dans les Cornouailles (ROYAUME UNI)
  • Un retour sur le GR 20 en Corse (FRANCE)
  • Le Cotswolds trail (ROYAUME UNI)
  • Mullerthal Trail (LUXEMBOURG)
  • Le mythique Tour du Mont-Blanc (FRANCE)
  • Le Chemin Stevenson (270 km) dans le Massif central (FRANCE)
  • Apalachian Trail (ÉTATS-UNIS)

Et vous, quels sont vos projets de randonnée à court ou moyen terme ? Dites-le-nous dans les commentaires.

Alain
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2 Replies to “Quarante ans sur les routes… et demain ?”

    1. Si tu as besoin d’infos, d’adresses, de conseils pour charger ton sac à dos, tonton lainlain est là Hein ! De même pour obtenir la credential pour prouver tes points de passages et obtenir des réductions un peu partout sur le « chemin ».

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