Ma Rota Vicentina (c) Alain Demaret

Ma Rota Vicentina – 1) Sagres-Odeceixe

Un des plus beaux parcours qu’il m’ait été donné de parcourir. Une terre sauvage qui domine océan indompté. J’ai aimé ce peuple accueillant de l’Algarve, son riche terroir et sa cuisine fraîche et savoureuse.

En un coup d’œil

Une route, deux itinéraires

Je ne sais plus les raisons qui m’ont poussées à faire le voyage jusqu’à la pointe extrême de l’Europe pour découvrir la Rota Vicentina, au Portugal. Lorsqu’un an plus tôt, j’étais parti sur le chemin de Compostelle, je voulais que la mer soient présente le plus longtemps possible. J’avais donc choisi d’emprunter le Camino del Norte. Il longe la côte cantabrique dans le Sud du Golfe de Gascogne. Peut-être avais-je été frustré de rentrer dans les terres peu après Ribadeo.

Alors, quand j’ai choisi un nouvel itinéraire, j’ai privilégié un chemin côtier. Quoi de plus symbolique que de partir à la fois d’un cap, d’un phare et d’une “fin de monde“. La Rota Vicentina, qui suit la côte du même nom, était faite pour moi !

Une route, deux itinéraires

La Rota Vicentina relie la ville de Santiago do Cacem au Cabo de São Vicente. On peut le parcourir dans les deux sens. Le chemin est clairement balisé en continu, que l’on parte du Nord ou du Sud.

Petite parenthèse pour les Jacquets qui seraient tenté par ce parcours. Je suggère de partir de Sagres (Cabo do São Vicente) et de remonter jusqu’à Santiago do Cacem. Cette ville est un point de départ historique vers Saint-Jacques-de-Compostelle. Cela ajoute 230 km et une dizaine de jours au pèlerinage, mais la variante proposée en vaut vraiment la peine.

Cap Saint-Vincent - Sagres - Portugal (c) Alain DemaretJe suis parti du pied du phare du Cap Saint-Vincent, c’est donc cet itinéraire que je vais vous décrire. Le tracé suit la côte jusquà Odeceixe. Ensuite, le marcheur a le choix de continuer à longer l’océan jusqu’à Porto Covo sur le Caminho dos Pescadores. Il peut aussi entrer dans les terres et suivre le chemin historique en prenant la direction de São Teotónio. Chacun des itinéraires serpente sur des sentiers perdus dans une nature protégée à travers le parc Parc naturel du Sud-Ouest Alentejano et Costa Vicentina,

Amoureux de la mer, j’ai quitté Odeceixe en direction de Zambujeira do Mar pour rejoindre Porto Covo où j’ai passé la nuit avant de rejoindre Lisbone en bus.

Mon cheminement

  • Sagres
  • Cabo de São Vicente
  • Vila do Bispo
  • Carrapateira
  • Praia de Arrifana
  • Aljezur
  • Odeceixe
  • Zambujeira do Mar
  • Almograve
  • Vila Nova de Milflores
  • Porto Covo

Au jour le jour

Sagres – Vila do Bispo (23 km – Assez facile)

Après une bonne nuit passée à Sagres et un bon petit déjeuner revigorant, j’ai pris le départ vers 8h du matin en face de la forteresse. Ce sont entre 6 et 7 km de bas côtés non stabilisés qui se déroulent pour rejoindre le phare du Cabo do São Vicente. J’avoue que l’on m’avait conseillé de prendre le bus. Si c’est à refaire, je choisirai cette option tant le bas côté que l’on doit emprunter pour aller jusqu’à la pointe rocheuse qui marque le début de la Rota Vicentina est dangereux pour un piéton. Ce n’est pas tant la vitesses et la proximité des voitures qui m’effraie, mais les cailloux balancés sur le côté par cet incessant trafic.

Je suis tenté par la visite du phare, mais les touristes rassemblés et la perspective de devoir laisser mon précieux sac à dos à l’entrée m’en dissuade. Il est bientôt 10 h du matin. Je prends le temps de contempler la mer et me voilà parti vers Vila do Bispo.

Les pêcheurs du bord de mer

Le tracé suit le contour de la côte. À quelques centaines de mètres devant moi, un homme, la cane à pêche à la main fonce vers la falaise d’un pas décidé. Soudain, il disparaît. Angoisse. En réalité, c’est un mouvement du terrain, très découpé, qui l’a caché. Quand il réapparaît, il est déjà assis sur une arrête rocheuse, en train de préparé des lignes qu’il lancera une trentaine de mètre en contrebas dans une eau particulièrement agitée.

Que dire de ce début de randonnée si ce n’est qu’il est dépaysant au possible. Je n’ai pas l’habitude de traverser ce genre de paysage à la fois dépouillé et si riche de vie. Les balises se suivent, comme sur le chemin de Saint-Jacques, il ne faut pas longtemps pour apprendre où les trouver et poser, d’instinct, son regard au bon endroit.

Un balisage efficace (c) Alain Demaret

Vila do Bispo

Très vite, trop vite, me voilà en vue de Vila do Bispo. Mauvaise surprise, le gite promis est complet. Il me faut trouver une solution. J’imagine un bivouac improvisé, mais la météo est incertaine. Me voilà obligé de prendre pension dans un véritable hôtel. Je dépense beaucoup d’argent pour un manque de prévoyance flagrant. Dorénavant, en plus de réserver, je confirmerai mon heure d’arrivée. Il me reste à prendre le repas du soir. Je trouve un resto où une foule de Portugais semble se régaler. J’entre vite, les places commencent à être chères. Je me laisse guider par la serveuse, originaire du Cap Vert. Ensemble on me choisi un plat de porc accompagné de fruits de mer et de pommes de terres accompagné de son verre d’eau minérale. J’ai beaucoup apprécié.

Vila do Bispo – Carrapateira (22 km – Facile)

Avant de quitter Vila do Bispo, je m’arrête pour prendre un café au bistrot du coin. L’idée est de demander aux locaux comment est le chemin qui me mènera à Carrapateira. Et là, surprise, je rencontre le gars qui m’avait accueilli à l’Office de tourisme de Sagres. Il m’explique le trajet et je pars le cœur léger. Le trajet ne présente guère de difficulté hormis une chaleur écrasante. Je passe de plage en plage.

Je profite d’un espace naturiste pour laisser tomber le textile et me rafraîchir dans l’océan. Sapristi que l’eau est froide. Qu’à cela ne tienne, je m’habitue quelques minutes, pour éviter le choc thermique, et me voilà en train de nager. Mon sac est bien en vue et personne ne s’en approche, ça me rassure. Au bout de quelques minutes, je reprends pied. Je me sèche très consciencieusement afin de ne pas laisser le sable s’immiscer dans les chaussettes ou les chaussure, je m’habille et je reprend la route, bien plus léger.

Arrivé à Carrapateira, je traverse la ville pour rejoindre mon hébergement à la Casa Bamboo (site en anglais), une sympatique petite pension tenue par une Portugaise qui a épousé un Allemand. L’endroit est très bien situé, à quelques centaines de mètres de la plage avec suffisement de distance pour en éviter les inconvénients. (rendez-vous sur le site pour en savoir plus ou pour réserver en direct).

Carrapateira – Praia de Arrifana (24 km – Difficile)

 

 

 

Un goût de départ

Pour vous donner envie de partir, voici la vidéo officielle de la Rota Vicentina

Alain
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