Ce matin, j’avais envie de vous raconter ce court récit. C’est une amie néerlandaise qui m’en a fait part à la fin d’une longue journée de marche. Je pense que c’est une histoire qu’elle s’est appropriée mais je la trouve pleine d’enseignements. Elle lisait un livre quand…
En un clin œil |
Lors de mon périple sur les chemins de Compostelle, j’ai eu l’occasion d’accompagner les pas d’une jeune Néerlandaise très féministe qui m’avait raconté cette histoire amusante. J’ai des doutes sur le fait que cette histoire lui soit vraiment arrivée. Mais je me devais de la partager ici. En même temps qu’une courte histoire drôle, j’y vois le prétexte à une double réflexion sur l’autorité et l’image de la femme.
Une histoire de livre et de bateau
Un matin, le mari de ma “Néerlandaise” rentre au chalet que le couple avait loué dans le nord de l’Italie, près d’un petit lac dont j’ai oublié le nom. Il était parti de très bon matin et avait pêché plusieurs heures sur le lac. En rentrant, il aurait décidé de faire une petite sieste afin de rattraper son sommeil perdu.
Bien que ne connaissant pas bien le lac, son épouse, qui est aussi titulaire d’un permis de navigation, décide de profiter de la sieste de son époux pour, à son tour, sortir faire une balade en bateau et profiter de la belle journée qui s’offre à elle. Elle s’éloigne un peu, trouve un endroit calme et ombragé, un peu à l’écart. Elle jette l’ancre, se met à l’aise et commence à lire un ouvrage qu’elle avait emporté avec elle
Je lisais un livre quand…
Un peu plus tard, une patrouille des gardes-chasse passe en bateau. L’officier à la barre s’approche de la barque de mon amie et il s’arrête pour entamer la conversation suivante :
– “Bonjour, Madame, nous sommes les gardes-chasse, que faites-vous ?
– “Je me promenais sur le lac et j’ai trouvé cet endroit agréable. Je me suis arrêtée pour me reposer et lire un livre”, répond-elle (en se disant : “N’est-ce pas évident ?”).
– “Il est de mon devoir de vous informer que vous êtes dans une zone de pêche restreinte”, dit-il.
– “Je suis désolée, monsieur l’agent, mais je ne pêche pas, je lis.”
– “Oui, mais je vois que vous avez tout l’équipement nécessaire. Je vais devoir vous dresser une contravention.”
– “Il s’agit de l’équipement de pêche de mon mari. On a l’habitude de le laisser à bord, c’est quand même plus pratique. Vous voyez bien qu’il est rangé et que je ne m’en sers pas”, répond-elle.
– “Oui, mais vous êtes dans une zone de pêche restreinte”, l’informe-t-il à nouveau.
– “Mais monsieur l’agent, je ne pêche pas, je lis un livre.”
– “D’accord, mais vous avez tout l’équipement nécessaire. Pour ce que j’en sais, vous pourriez commencer à pêcher à tout moment. Je vais devoir vous dresser un procès-verbal et vous devrez payer une amende.”
– “Pour avoir lu un livre”, rétorque-t-elle ?
Mon amie raconte qu’elle ne voulait pas se laisser intimider. Elle aurait répondu au garde-pêche :
– “Si vous faites ça, je vais devoir vous accuser d’agression sexuelle”.
– “Mais je ne vous ai même pas approchée et encore moins touchée”, répondit le garde-chasse.
– “C’est vrai, mais vous avez tout l’équipement nécessaire. Pour ce que j’en sais, vous pourriez commencer à tout moment.”
– “Passez une bonne journée madame”, et il a remis son moteur en marche pour s’éloigner.
Double morale de cette histoire
Je l’ai déjà dit, je ne sais pas si cette histoire est vraie ou si mon amie l’a reprise à son compte. L’important n’est pas là. Pour moi, la morale de cette histoire est double ?
Il ne faut jamais discuter avec une femme qui lit. Il est probable qu’elle sache aussi réfléchir. Si Dieu a créé l’homme avant la femme, c’est parce qu’il est toujours préférable de réaliser une esquisse avant de créer un chef-d’œuvre ! (Cette petite phrase pour faire sourire la dame qui est à l’origine de cet article).
Ensuite, je suis certain que l’on s’est tous retrouvé face à un représentant de l’autorité au zèle agaçant. Plutôt que de s’énerver ou de se laisser “bêtement” faire, je trouve qu’il est parfois utile de faire face avec un certain humour pour entamer la désescalade du conflit. On ne s’en sort pas toujours aussi bien. Mais voilà une manière intelligente de remettre en question un règlement absurde, une attitude déplaisante ou trouvée trop autoritaire ou tout simplement d’engager un dialogue qui peut s’avérer constructif avec les représentants de l’ordre.
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