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Ce qui a changé depuis mes 15 ans

Ce qui a changé depuis mes 15 ans est à la fois vaste d’un point de vue technologique et très rassurant dans mes rapports avec les autres. Autour du moi de 51 ans, on retrouve les visage de mes amis de 15 ans.

En un coup d’œil

Pas besoin que ce soit mon anniversaire pour réfléchir à mon âge. Ce huit juillet, il y a tout pile un mois que j’ai 51 ans Le temps d’accepter ça ! Lorsqu’il y a trente jours, j’ai franchi le cap des 51 ans, j’ai mis ce nombre en miroir et j’ai regardé ce qui avait changé depuis mes 15 ans. L’âge où je suis parti pour la première fois, sac au dos, sur les chemins de l’Europe. J’ai donc p^ris le temps de bien tout rassembler pour vous donner un sen,timent des plus réels.

À quinze ans j’étais un peu insouciant

À bien vous l’avouer, à 15 ans, j’étais plus qu’insouciant. Mon expérience du voyage se limitait à quelques excursions d’un jour à la mer avec mes parents. Il y avait eu les colonies de vacances, que j’adorais, et les camps scouts. Je n’imaginais même pas qu’un jour je pourrais avoir 50 ans. Pourtant, c’est arrivé. Pour trouver le souffle qui allait éteindre les 51 bougies de ce foutu gâteau d’anniversaire, il a fallu que je brûle un cierge !

Allez, blague dans le coin, lorsque j’ai pris mon sac à dos pour partir seul, je veux dire vraiment seul, la première fois, j’avais à peine 17 ans. Je voulais effacer le fameux “Paris-Istanbul” de ma liste de Routard en herbe (lire ici). C’est là que j’ai choppé cette satanée bougeotte… Mais bon, je n’envisage toujours pas de me soigner ! Même si le monde dans lequel je voyage a changé, j’ai essayé de m’adapter.

En 36 ans, notre façon de bouger a été bien chamboulée. J’avais envie de partager ces choses qui ont changé ou évolué sans qu’on s’en aperçoive vraiment.

1 – Quand, pour la première fois, j’ai pris la route pour aller à Istanbul, il y avait plus de 25 kilos dans mon sac. Imaginez que j’avais en permanence des raviolis en conserve, de l’eau et mon réchaud. Aujourd’hui, quand j’ai treize kilos sur le dos, je trouve que c’est beaucoup.

Royaume Uni et Irlande

2 – À Brighton, à la fin des années 1980, j’ai rencontré Emmanuelle, une fille de Rouen qui m’avait impressionné par son originalité et son indépendance. Elle m’a fait découvrir Daniel Pennac et m’avait mis en tête l’idée de faire décorer chaque pièce de ma future maison par un ou une pote de voyage. Un ami par lieu de vie ! L’idée était d’avoir plein de petits coins du monde dans mon intérieur. Je n’ai toujours pas acheté de maison…

3 – Avec l’Angleterre et l’Irlande comme premières destinations de longue durée, my English is much better. En chemin, j’ai aussi appris des rudiments de néerlandais, d’allemand, de polonais, d’espagnol, de finnois et de grec (j’aime le mot parakalo). Chaque fois que je pose le pied à l’intérieur d’un nouveau pays, j’essaie de connaître quelques expressions pour briser la glace avec les autochtones. C’est un cadeau qu’il faut leur faire, avoir l’humilité de venir pour partager leur culture, à commencer par la langue.

Marcher au bord de la mer4 – Aujourd’hui, quand je rencontre des jeunes de 15-20 ans sur la route, j’ai l’impression d’avoir le même âge qu’eux, la même curiosité, les mêmes délires (avec un brin de maturité peut-être). Eux ? Ils me voient comme un adulte responsable et ils me vouvoient. LOL ! Ah ! S’ils savaient ce que je rêve encore de faire. Mais ce n’est pas tout à fait fini les folies. Même si je n’ai plus l’excuse de la jeunesse.

Train, bus, avion… ou à pied ?

5 – Le chef de gare, le guichetier, le contrôleur… se font rares dans le paysage ferroviaire, on leur préfère des animaux dociles nommés “guichet automatique”, “speedgates” et “portes à fermeture automatique” parfois très capricieux, surtout quand on est pressé. Il y a même des trains sans conducteur. Et je n’ai pas encore parlé du “panneau d’affichage”, une espèce très sauvage qui n’en fait qu’à sa tête. C’est vrai que ces automates sont moins souvent à la buvette de la gare. Mais, au fait, y’a plus de buvettes dans les gares.

6 – Avant, on prenait son café dans une vraie tasse, assis à une vraie table. On pouvait aussi le prendre au zinc d’un troquet en posant son sac à dos quelques minutes. Le temps de taper la discute avec les habitués pour quelques francs. Aujourd’hui, c’est tout seul et au prix de l’or qu’on boit, en marchant, un breuvage fade et trop chaud, servi dans un gobelet en carton.

7 – Ben oui ! La musique des années 80 c’était la meilleure. La preuve ! On l’écoute encore. Les jeunes d’aujourd’hui, ceux qui me trouvent trop vieux, écoutent un truc insipide qui n’a ni queue ni tête. On dirait que Kenji a mal au ventre et que les rappeurs à la mode sont tous mourants.

Portable, quel portable ?

8 – Avant l’an 2000, on n’avait pas de portables. Pour téléphoner, il fallait des pièces pour faire fonctionner les cabines téléphoniques. Puis les opérateurs ont inventé les cartes de téléphone, parce que les monnayeurs des cabines étaient vandalisés. Le plus drôle, c’est que des gens ont commencé à collectionner les cartes. J’en ai vendu d’Espagne et d’Angleterre plus cher que leur valeur en crédit téléphonique. Essaie de faire ça avec ta carte SIM, tiens !

Pause café et Internet9 – On n’avait pas Internet en libre-service. Il fallait payer bien cher le quart d’heure de connexion dans des cybercafés pour envoyer des nouvelles à la famille ou prendre de rares infos. Mais les réseaux sociaux ne nous indiquaient pas encore comment vivre et penser.

10 – Avant je faisais n’importe quoi pour économiser 100 francs par jour. J’ai dormi dans des gares, sous des sapins au milieu d’un rond-point dans le sud de la France, en forêt à Courmayeur… j’ai fait des kilomètres pour dégoter l’hôtel le moins cher… Aujourd’hui, je fais un compromis entre confort et budget. Le plus souvent, je dors à l’hôtel. Il faut savoir se faire plaisir, non !?

Bienveillante solitude

11 – Je n’ai jamais été friand des grands groupes, ni vraiment allergique à la foule non plus. Mais aujourd’hui, quand je suis seul sur une plage ou dans un lieu plutôt calme et silencieux, je kiffe !

12 – Maintenant, il me faut environ une semaine pour me remettre d’une nuit blanche.

13 – Après avoir vu l’Europe en train et en avion, j’essaie de privilégier le moyen de transport le moins polluant. Sur de très longues distances, l’avion est imbattable. Le train et le bus se concurrencent à partir de 300 kilomètres, mais le train est toujours plus cher.

14 – Avec le temps, je suis devenu moins casse-cou. À 15 ans je montais sur les toits pour mieux voir de là-haut, aujourd’hui, je mets un casque pour faire du vélo.

Une Guinness, c’est le bonheur au fût

Ce qui a changé depuis mes 15 ans ? Aujourd'hui, je bois de la Guinness et j'aime ça15 – Je bois toujours très peu d’alcool, mais ce que je préfère, ce sont les whiskies pur malt qui ont mon âge et quelques bières irlandaises. Enfin la Guinness quoi !

16 – À 16 ans, j’ai fait 17 pays en 27 jours avec un billet Inter Rail ! En 2018, il m’a fallu 28 jours pour me balader à pied sur un peu plus de 1.050 kilomètres. Le voyage lent, j’aime et je le conseille à tous. On voit plus et on rencontre mieux.

17 – L’émotion m’arrache parfois une petite larme. L’expérience de la vie me pousse à essayer d’entrevoir le bon côté de chacun. Comme le monde est vraiment plus moche qu’avant, quand quelque chose de bien se passe devant moi, je suis plus facilement ému…

18 – … Et donc, j’entre plus facilement en contact avec les autres. Voyager est devenu un espace de rencontres avec les gens du monde. Ce qui s’assortit de nombreuses occasions de voir de nouvelles choses. Et pas le contraire !

Un choc !

19 – Mon plus gros choc ? C’est quand on a refait Compostelle-Irun, le trajet que j’avais mis trois semaines à parcourir pied dans l’autre sens. À peine neuf heures de route à bord d’un autobus de ligne. C’est 30 fois plus vite. Cela n’a l’air de rien, mais c’est vraiment dur !

Retour en bus20 – Mes hôtels, ça n’a pas changé. C’est au feeling. Qu’il s’agisse d’un B & B, d’un dortoir ou d’un hôtel de luxe, je m’adapte à condition de pouvoir prendre une douche et d’être assuré de dormir 6 à 8 heures.

21 – J’aimais bien envoyer des cartes postales, je prenais le temps de personnaliser chaque message. Aujourd’hui, j’envoie des SMS. C’est aussi court, ça va plus vite, mais il n’y a plus, pour celui qui reçoit la carte, cette petite joie fugace du courrier reçu.

22 – De nos jours, je tuerais pour avoir du réseau ou une connexion Wi-Fi à haut débit. Il y a encore dix ans de ça, je m’en cognais royalement.

Une tenue confortable sinon rien

23 – Quand j’étais plus jeune, je m’habillais n’importe comment du moment que ça passait pour faire de l’Auto-Stop. Maintenant, je recherche avant tout une tenue confortable et pratique. À la plage, c’est naturiste, je n’ai plus de complexes.

24 – Les “Attached Bathroom” ont été un gros argument de vente dans les hôtels bon marché jusqu’à l’avènement des Formule1 et de l’Internet haut débit. Maintenant, on s’en fout de sortir de la chambre en plein milieu de la nuit pour aller faire pipi… L’important c’est le Wi-Fi !

25 – J’essaie de ne plus porter de jugement hâtif sur les personnes, les situations, les choses… En vieillissant, je me suis rendu compte que ce qui peut paraitre évident n’est pas toujours ce à quoi on a réellement affaire. Il faut prendre du recul pour se faire une idée juste.

26 – Je suis plus vite fatigué, et il me faut plus longtemps pour me retaper. Dormir en bus ou en train est une bonne solution pour gagner du temps, mais ça ne vaut plus une bonne nuit dans un vrai lit.

Respect, s’il vous plaît ?

27 – Avec le temps, j’ai vu que j’avais de la chance de pouvoir voyager à ma guise. Enfin en fonction du boulot surtout. Alors par respect pour ceux qui ne peuvent pas bouger de chez eux, j’essaie de profiter un maximum de mon avantage d’Européen nanti.

28 – Ma carte du monde se remplit de destinations rares et de souvenirs cocasses. Si je devais repasser mes examens d’histoire et de géo, je serais sans doute au-dessus de la moyenne.

Depuis mes quinze ans, les sens s'aiguise, on s'apaise...29 – Je l’ai déjà dit, je n’aime pas la foule. Alors comme j’ai déjà vu pas mal de ces monuments vantés dans les guides de voyages, je vais vers des lieux moins célèbres. C’est marrant ! Ils demandent un peu d’effort, mais ils sont toujours beaucoup plus beaux !

30 – J’essaie de voyager utile. Il m’est arrivé de donner un coup de main dans le sud de la France contre un hébergement, de travailler en Pologne, de faire parrainer mon voyage pour distribuer le fruit de cette récolte à des associations caritatives. Voyager utile quoi !

Candide, moi ?

31 – Avec le temps et l’expérience, je me fais moins avoir. Je me souviens d’une amende dans un train polonais parce que je n’étais pas à la place dévolue alors qu’il n’y avait pas de numéro de place sur le ticket. Le contrôleur avait tout bonnement empoché les quelques euros payés.

33 – Si je prends des photos de ce que je bois, de ce que je mange… c’est pour montrer à celle que j’aime que je fais attention à mon alimentation. Ces photos n’alimentent bien sûr aucun blog et encore moins mon compte Instagram ni ma page Facebook.

34 – J’ai visité une trentaine de pays, ou je les ai traversés… Je crois avoir eu la chance de rencontrer des centaines de gens avec lesquel je me suis fabriqué des tonnes de souvenirs. Pour raconter ça, j’ai noirci pas mal de pages dans mes carnets de voyage, mais je n’en ai pas assez.

Je voudrais partager

35 – Ce qui a changé depuis mes 15 ans ? Aujourd’hui, je rédige des textes pour faire partager ma passion du voyage et des rencontres. L’Internet permet ça. Avant, mon audience aurait été bien plus restreinte. Sur mon blog j’essaie de vous donner l’envie de partir et vous expliquer comment ne pas faire les mêmes erreurs de débutants que celles que j’ai commises. Prendre la plume doit rester un plaisir. (Hé ! Les jeunes, rassurez-vous, je tape sur le clavier d’un portable)

36 – À 15 ans, je parlais de mes voyages et j’ai commencé à écrire le canard régional. Quand j’ai eu 25 ans, j’ai commencé à rédiger de vrais histoires. À 35 ans j’ai repris mon job de journaliste en freelance suite à la faillite de la SABENA. Aujourd’hui, j’ai un nouveau job, mais j’écris toujours, ici sur ce blog. Pour vous, mais avant tout pour moi, par besoin de partage et envie de continuer à rêver. Ce qui a changé depuis mes 15 ans ? Ben pas grand chose à dire vrai.

Ce qui a changé depuis mes 15 ans ? Le monde semble bien plus petit !Au fond de moi, je n’ai pas trouvé de réelle différence entre mes 15 ans et l’âge vénérable de 51 printemps. Ma passion du voyage est toujours aussi vivante.J’ai travaillé dans différents domaines, tous m’ont apporté des chagrins et des satisfactions. Je rencontre les mêmes peines et les mêmes plaisirs lors de chaque voyage.

J’ai aussi appris qu’à pied, on voit plus de choses. On s’arrête plus facilement sur un détail. Vivre doucement, c’est retrouver sa raison d’être humain. C’est pouvoir rencontrer, échanger, partager et surtout apprendre.

Alors si le monde a changé, moi j’ai toujours les mêmes envies, les mêmes errances… En 36 ans, j’ai mûri mon projet, mais tout comme je n’ai pas changé, je n’ai fait que l’adapter aux temps que nous vivons.

Alain
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